Voici un des deux mois plus spécialement consacré à la prière à la Mère de Jésus, avec le mois d’octobre. Prier Marie, ce n’est pas se détourner du Christ mais au contraire prendre un raccourci vers lui. Passer par Marie, c’est être sûr de rester humble, d’être comme un enfant devant Dieu. « Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère », dit le psaume 130. Jésus nous avertit : « si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3-4)
Le chapelet
Le moyen le plus courant de laisser Marie nous conduire à Jésus est de prier le chapelet. Prions le en méditant les « mystères » du Rosaire, qui associent un événement de la vie du Christ ou de l’histoire du salut et un fruit intérieur à désirer et demander. Le pape Jean-Paul II y voyait un résumé de l’Évangile (voir sa lettre sur le Rosaire, qu’il invitait à prier spécialement pour la paix et pour la famille).
Prier ainsi, c’est contempler l’œuvre de Dieu pour s’en remplir le cœur. Et un cœur rempli de l’amour de Dieu, voilà un cœur prêt à relever tous les défis ! Et si vous voulez aussi savoir comment le chapelet transforme notre âme et la fortifie dans le combat spirituel, je vous recommande cette vidéo d’un dominicain : youtu.be/0Er0FZkUYcM?t=233
Concrètement, tout en bas de l’article il y a un explicatif de comment on égrène le chapelet. On prie chaque mystère en commençant une dizaine par l’énoncé du mystère. On peut faire une courte méditation, ou lire quelques phrases de l’évangile proposé, ou simplement évoquer la scène devant ses yeux. Puis désirer et demander le fruit du mystère et commencer la dizaine. Voici donc ces mystères.
- Mystères joyeux (lundi et samedi)
- Mystères lumineux (jeudi)
- Mystères douloureux (mardi et vendredi)
- Mystères glorieux (dimanche et mercredi)
1. Les mystères joyeux
Les mystères joyeux nous mettent dans la joie de la venue de Dieu à notre rencontre. Désormais nous ne sommes plus jamais seuls. Et avec nous c’est tout l’univers qui Lui dit « oui ! »
(vitrail de l’Annonciation, église St-Brice, Aulnois)
L’annonciation
L’ange dit à Marie : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut…» (Lc 1,31-32)
Fruit du mystère : l’humilité
La visitation
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée, chez sa cousine Élisabeth. (Voir Lc 1,39-56)
Fruit du mystère : la charité fraternelle
La naissance de Jésus
Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le temps où elle dvait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. (Voir Lc 2,6-7)
Fruit du mystère : l’esprit de pauvreté
La présentation de Jésus au temple
Le vieillard Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction — et toi, ton âme sera traversée d’un glaive — : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » (Lc 2,34-35)
Fruit du mystère : l’obéissance et la pureté
Jésus retrouvé au temple — l’enfance cachée à Nazareth
Au bout de trois jours ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses… (Lc 2,46-47)
Fruit du mystère : chercher Dieu en toute chose
2. Les mystères lumineux
Christ est la « lumière du monde » et il le montre en annonçant le Royaume du Père.
(vitrail du baptême du Seigneur, église St-Michel, Pâturages)
Le baptême du Christ au Jourdain
Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” » (Jn 1,32-33)
Fruit du mystère : vivre en enfant de Dieu, sous le regard du Père
Les noces de Cana
À Cana, le Christ, changeant l’eau en vin, ouvre le cœur des disciples à la foi grâce à l’intervention de Marie, la première des croyantes. — On manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jn 2,3-5)
Fruit du mystère : avoir pleine confiance en l’intercession de Marie
L’annonce du Royaume de Dieu
Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1,15)
Fruit du mystère : nous laisser transformer par la Parole de Dieu
La transfiguration
La gloire de la divinité resplendit sur le visage du Christ, tandis que, aux Apôtres en extase, le Père le donne à reconnaître pour qu’ils « l’écoutent » (cf. Lc 9,35) et qu’ils se préparent à vivre avec Lui le moment douloureux de la Passion, afin de parvenir avec Lui à la joie de la Résurrection et à une vie transfigurée par l’Esprit Saint. (JP II) — Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. (Lc 9,29)
Fruit du mystère : contempler le Christ
L’eucharistie
Jésus disait à la synagogue de Capharnaüm : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jn 6,51)
Fruit du mystère : vivre sa vie comme un don, pour Dieu et pour les autres.
3. Les mystères douloureux
Ici se trouvent « le point culminant de la révélation de l’amour » et « la source de notre salut ». Nous accompagnons le Christ tendant les bras à tous.
(Chemin de croix, église St-Martin de Quévy-le-Petit)
L’agonie de Jésus au Jardin des Oliviers (Gethsemani)
Jésus disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Mc 14,36)
Fruit du mystère : avoir la contrition de nos péchés
Jésus est flagellé
Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié. (Mc 15,15)
Fruit du mystère : oser mortifier ses sens
Jésus est couronné d’épines
Les soldats le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. (Mc 15,16-19)
Fruit du mystère : oser mortifier son esprit et son cœur
Jésus porte sa croix
Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. (Lc 23,26)
Fruit du mystère : la patience dans les épreuves
Jésus meurt sur la croix
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira. À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste. » (Lc 23,45-47)
Fruit du mystère : l’amour des âmes et de l’Église
4. Les mystères glorieux
« En contemplant le Ressuscité, le chrétien redécouvre les raisons de sa propre foi » et il est conduit à regarder sa propre vie comme appelée à l’éternité.
(vitrail du Sacré-Cœur, église Saint-Pierre de Quévy-le-Grand)
La résurrection de Jésus d’entre les morts
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. (Jn 20,19-20)
Fruit du mystère : persévérer dans la foi
L’ascension du Christ
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. (Mc 16,19-20)
Fruit du mystère : grandir dans l’espérance et le désir du ciel
La Pentecôte et le don de l’Esprit Saint
« Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba !”, c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire. » (Rm 8,15-17)
Fruit du mystère : accueillir les dons de l’Esprit et être disciple missionnaire
L’assomption de la Vierge Marie
Marie anticipe « par un privilège très spécial, la destinée réservée à tous les justes par la résurrection de la chair. » Le dogme précise que « l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste » (Pie XII)
Fruit du mystère : l’amour de Marie et la grâce d’une bonne mort
Marie est couronnée reine du Ciel et de la Terre
Ce mystère nous fait regarder Marie qui « brille comme Reine des Anges et des Saints, anticipation et sommet de la condition eschatologique de l’Église. »
Fruit du mystère : la confiance en Marie et la persévérance finale
Que faire avec tous ces grains du chapelet ?
Il y a sur ce site une explication concrète.
Et au sujet de la répétition, voici ce qu’en disait le pape Jean-Paul II : « La méditation des mystères du Christ est proposée dans le Rosaire avec une méthode caractéristique, capable par nature de favoriser leur assimilation. C’est une méthode fondée sur la répétition. Cela vaut avant tout pour l’Ave Maria, répété dix fois à chaque mystère. Si l’on s’en tient à cette répétition d’une manière superficielle, on pourrait être tenté de ne voir dans le Rosaire qu’une pratique aride et ennuyeuse. Au contraire, on peut considérer le chapelet tout autrement, si on le regarde comme l’expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner vers la personne aimée par des effusions qui, même si elles sont toujours semblables dans leur manifestation, sont toujours neuves par le sentiment qui les anime. […] Pour comprendre le Rosaire, il faut entrer dans la dynamique psychologique propre à l’amour. Une chose est claire : si la répétition de l’Ave Maria s’adresse directement à Marie, en définitive, avec elle et par elle, c’est à Jésus que s’adresse l’acte d’amour. La répétition se nourrit du désir d’être toujours plus pleinement conformé au Christ, c’est là le vrai ‘programme’ de la vie chrétienne. Saint Paul a énoncé ce programme avec des paroles pleines de feu : “Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage” (Ph 1, 21). Et encore : “Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20). Le Rosaire nous aide à grandir dans cette conformation jusqu’à parvenir à la sainteté. »
Étiquettes : aimer Last modified: 2 mai 2020