« Venez, les bénis de mon Père… car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! […] Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Ces quelques versets de l’évangéliste Matthieu résument assez bien la vie de Sœur Magda. Que ce soit au Congo à Miyamba, où elle est arrivée en 1976, ou à Petit-Wasmes puis à Pâturages, dans notre Borinage, où elle résidait depuis 2002, Sr Magda aura eu à cœur de se soucier des petits, des faibles, des oubliés : elle a aidé des centaines d’enfants à venir au monde, des centaines de femmes à donner la vie, et Dieu sait que les conditions sanitaires et sécuritaires du Zaïre puis du Congo de l’époque étaient difficiles. Puis elle s’est dévouée chez nous aux malades, aux personnes âgées, à toutes les personnes seules. Grâce à elle, un véritable réseau de soutien a vu le jour, et l’équipe de visiteurs de malades, plus active que jamais, continue encore aujourd’hui l’engagement de Sœur Magda. Parallèlement, elle a aussi fait don de son énergie et de son temps aux plus démunis, en participant activement au travail de la Conférence Saint-Vincent de Paul : en tenant le magasin, en préparant des confitures et des galettes des jours et des nuits durant pour le marché de Noël…
Sr Magda aura mis en pratique cette phrase de l’épître de Jacques : aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. L’amour de Dieu ne se mérite pas, et n’est pas la récompense réservée à quelques nantis vertueux, certes, mais seuls ceux qui, à l’image du Christ, se sont efforcés de se faire serviteur des tous petits, seuls eux sont capables d’apprécier cet amour à sa juste valeur.
Sr Magda est désormais entrée dans l’éternité du Père. Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir permis de croiser son chemin sur cette terre. Malgré notre espérance, notre chagrin est immense. Mais ne soyons pas abattus : le plus bel hommage que nous puissions lui rendre, c’est de faire germer et fructifier les graines d’Évangile que Magda a semées, en nous faisant serviteurs des petits et faibles.
Dieu, toi qui ne cesses de nous aimer, nous te prions, accueille Magda avec toute la tendresse de ton cœur de Père, et fais-la vivre dans ta lumière et dans ta paix pour l’éternité. Amen.
(Merci à Alexandre Casagranda pour ce billet
lu aux messes qui ont suivi le décès de Sœur Magda)